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Liliana Bakayoko : Internationalisation et Droit, les clés du succès des entreprises
La globalisation et l’innovation technologique chahutent l’univers du droit propulsant les entreprises françaises sur la scène internationale avec des défis inédits. Liliana Bakayoko, éminente avocate et conseillère stratégique, adresse cette nouvelle conjoncture, au service des entreprises, dans une logique d’expansion réussie et sécurisée.
Source : paru dans Informations Entreprise N°190 Avril, mai, Juin 2024
Liliana Bakayoko : Internationalisation et Droit, les clés du succès des entreprises
Liliana Bakayoko : Il est désuet de penser que l’activité commerciale d’une entreprise se limite aux frontières de l’État où elle est immatriculée. Avec l’avènement d’internet, de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies, les frontières deviennent de plus en plus poreuses. Cette réalité impose une adaptation de la communication et de l’offre.
J’ai observé chez de nombreuses entreprises françaises une réticence à retenir une démarche internationale.
Plusieurs d’entre elles ne disposent de sites internet qu’en français. Or, cibler principalement un public français ne doit pas exclure l’accueil de clients internationaux. Proposer des versions anglaises de leurs sites, être prêt à vendre en ligne ou à offrir des services en anglais est le minimum pour assurer une présence commerciale au-delà des frontières françaises.
Cette démarche, correctement mise en œuvre, entraîne une augmentation du chiffre d’affaires et l’émergence de nouvelles opportunités de développement.
J’ai moi-même recommandé à plusieurs reprises des prestataires français à des clients étrangers, notamment pour leur fiabilité et la qualité de leur travail. Cependant, l’absence de communication en anglais a souvent été un frein, voire un motif de rejet. L’anglais est devenu un vecteur indispensable pour établir des partenariats internationaux.
La présence internationale apporte des avantages significatifs, tels que l’accès à de nouveaux marchés, le développement de réseaux, l’innovation par l’adaptation à différentes cultures et politiques, et enfin, une valorisation de l’image de marque.
Quelle est l’importance de l’assistance juridique dans le développement international des entreprises et comment peut-elle prévenir les risques associés aux transactions commerciales internationales ?
L.B. : Dans un contexte de globalisation économique, le rôle de l’avocat s’est considérablement renforcé. Il devient un partenaire incontournable pour les entreprises désireuses de se développer à l’international.
Cette mutation s’explique par la nécessité d’aborder l’internationalisation avec prudence et rigueur juridique. Les écueils liés à l’absence de contrats formalisés ou à la rédaction inadéquate de ces derniers sont nombreux et peuvent avoir des répercussions financières et stratégiques majeures pour les entreprises.
À titre d’exemple, je pense notamment à une société européenne qui fut récemment victime d’une escroquerie après avoir livré une commande importante sans contrat signé à un prétendu représentant d’une grande enseigne commerciale française, un cas qui illustre parfaitement les risques de transactions non sécurisées.
Je souhaite insister sur l’importance de la vérification préalable du partenaire commercial, notamment par la consultation du registre du commerce, et sur l’utilité de recourir à des avocats locaux pour s’assurer de la fiabilité des engagements contractuels. Il devient primordial de définir précisément les obligations de chaque partie, les délais d’exécution, l’étendue des responsabilités et les modalités de terminaison du contrat, y compris dans des contextes purement nationaux.
Cette approche méticuleuse est d’autant plus cruciale que les conséquences d’une absence de contrat ou de la signature de contrats mal rédigés peuvent être désastreuses, non seulement en termes de pertes financières directes mais aussi en raison de la complexité des recours légaux disponibles. Ainsi, l’expertise juridique apparaît comme un pilier fondamental de la sécurité et de la réussite des opérations commerciales internationales.
Comment accompagnez-vous les entreprises dans leur développement international ?
L.B. : Ma pratique juridique est largement axée sur l’accompagnement d’entreprises engagées dans l’internationalisation de leurs activités ou aspirant à le faire.
Bien que bon nombre de mes clients opèrent exclusivement en France, je les guide vers une expansion internationale, une démarche accueillie avec enthousiasme par la quasi-totalité d’entre eux. Cette réceptivité s’observe même chez ceux qui n’envisageaient pas initialement une telle orientation.
L’accompagnement peut démarrer par des besoins juridiques de base, tels que la rédaction de contrats ou l’acquisition de fonds de commerce, mais il évolue souvent vers des questions d’expansion internationale.
Mon rôle ne se limite ainsi pas à la défense des intérêts de mes clients dans des procédures judiciaires internes, comme les litiges en matière de contrefaçon. Une fois ces affaires résolues, ou parallèlement à elles, j’aborde la possibilité d’une croissance au-delà des frontières. Bien sûr, les urgences juridiques ou les situations comme les redressements fiscaux exigent une attention immédiate qui peut temporairement éclipser les discussions sur l’internationalisation. Cependant, la plupart des entreprises, grandes ou petites, y viennent tôt ou tard, portées par des activités diversifiées allant des services à l’import-export.
Ma clientèle est variée, allant d’entreprises ukrainiennes exportant du sucre à de grandes corporations américaines intervenant sur la scène mondiale, en passant par des startups françaises dans le domaine de l’IA et des technologies. Cette diversité s’étend aux régions du monde avec lesquelles je collabore, facilitée par mon appartenance à des réseaux internationaux qui me connectent avec des confrères établis dans plus de 150 pays. Ces partenariats enrichissent non seulement mon expérience mais offrent également un avantage précieux à mes clients, leur ouvrant les portes d’une assistance juridique globale et spécialisée.
Quelle est l’importance de votre expertise dans le droit des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle ?
L.B. : Mon expérience dans les nouvelles technologies s’est enrichie au contact des clients et des affaires traitées. Je pense notamment à ma collaboration avec une importante multinationale américaine, qui m’a permis de me spécialiser dans le droit du numérique, en particulier dans le droit de l’intelligence artificielle.
Mon travail m’amène aujourd’hui à sensibiliser le public sur des sujets de pointe tels que les neurodroits, domaine qui vise à la protection du cerveau et de l’esprit humains face aux avancées technologiques. Par exemple, les interfaces cerveau-ordinateur, qui offrent des perspectives révolutionnaires pour le traitement de diverses maladies, soulèvent d’importantes questions éthiques et juridiques. La nécessité d’encadrer ces technologies pour prévenir des risques comme le piratage mental ou la manipulation de la volonté est cruciale.
Aux États-Unis et au niveau de l’Union Européenne, des efforts sont en cours pour promouvoir une réglementation adaptée, mais en France, le débat sur les neuro-droits reste insuffisamment développé. En tant que pays des droits de l’homme, il est impératif que la France se saisisse de ces enjeux pour assurer une protection adéquate de l’intégrité psychique et physique des individus face aux progrès de l’intelligence artificielle et des nanotechnologies. Mon engagement vise à porter ces questions essentielles au-devant de la scène publique, afin d’encourager une prise de conscience et une action législative adaptée à ces nouveaux défis.
- 2003 : obtention du diplôme de docteur en droit à l’Université Panthéon-Assas (Paris II)
- 2004 : création du cabinet d’avocat Liliana Bakayoko
- 2024 : année de désignation de Liliana Bakayoko comme International Business Lawyer of the Year in France dans le cadre des 2024 Global Law Experts Annual Awards
- 2024 : année de sélection de Liliana Bakayoko par Advisory Excellence en tant qu’avocat en droit des affaires internationales exclusivement recommandé pour la France
- 2023 : année de désignation de Liliana Bakayoko comme Leading International Business Lawyer of the Year – Paris dans le cadre des Leading Adviser Awards d’Acquisition International
- 20 : nombre d’années d’expérience en tant qu’avocat d’affaires international
- 10 : nombre d’années d’expérience en tant qu’enseignante en droit
- > 150 : nombre de pays dans lesquels sont établis des cabinets d’avocats partenaires